1Theatre「Prune Vert et Cheval de Banbou」Cie Praxinoscope
Spectacle tout public / Nouvelle création (2015)
Prune verte et Cheval de bambou peut être lu à plusieurs niveaux. On peut y voir un conte ou une histoire surréaliste, il peut être lu aussi d’un point de vue philosophique comme une relation amoureuse entre l’Homme et la Nature, relation qui se termine par la disparition de la femme-lune et l’errance solitaire du pêcheur parmi les fantômes de ses souvenirs.
Cette femme-lune est une sorte de « pierrot lunaire » féminin, et extrême-oriental. Elle est vêtue de blanc, et porte un masque. Elle représente indifféremment la vie, la nature, la liberté. Tout à la fois, danseuse, mime, masque, ombre, ou silhouette lumineuse, ce personnage énigmatique tient la lumière dans sa main noire, feu avec lequel elle donne vie. Elle est insaisissable dans son essence, elle joue avec le pêcheur, mais disparaît sitôt qu’il cherche à la saisir, telle une eau vive ou bien un fantôme. Elle meurt plutôt que d’être possédée. Ne restera alors qu’une Lune suspendue, Lune qui deviendra bleue, tournant sur elle-même, inversant le rapport entre la Terre et la Lune, entre cet astre mort et notre Terre vivante.
Le pêcheur est plus ambigu, il est le démiurge, à la fois puissant et impuissant, amoureux d’un amour impossible, rêveur nostalgique parfois violent, il représente l’être humain dans sa puissance et sa petitesse. C’est une sorte de fantôme errant, on ne sait pas s’il est mort ou vivant, s’il est un survivant d’un passé qui lui revient, s’il se souvient d’un monde vivant ou s’il vit un présent qui court à sa perte. Il est le personnage d’une histoire dont il tire les ficelles, manipulateur à vue d’un décor qu’il crée et modifie à sa guise.
Toute la partie centrale de la pièce est constituée d’un jeu entre les deux personnages. Le pêcheur abandonne son corps immobile, masque et vêtement qui restent figés et vides. L’être-pêcheur qui habitait ce corps, engage un jeu de rencontre et d’échanges poétiques avec l’être-lune. Ayant abandonné son masque, le pêcheur devient plus humain, plus enfantin, plus drôle, c’est une sorte de mime lui aussi, qui n’est pas sans rappeler les personnages du cinéma burlesque.
Nouvelle création (2015)
Spectacle tout public, 5-12 ans et plus
Mise en scène : Vincent Vergone
La femme-lune : Emilie Pachot ou Jennifer Cabassu
le pêcheur : Vincent Vergone ou François Créton
Lumières : Stéphane Bottard ou Benoît Aubry
Musique : Marie-Hélène Bernard
interprétée par : Fumie Hihara
Poèmes : Camille Loivier
Costumes : Laure Jéger
Photos : Agnès Desfosses
En résidence à l’Espace Renaudie à Aubervilliers, au Théâtre des Frères Poussière à Auberviliers et à la Friche des Lacs de l’Essonne-Amin Théâtre.
En coréalisation avec le Théâtre Dunois
Avec le soutien de La Muse en Circuit.
Une sélection Le Printemps des Poètes.
Avec le soutien de la Dra-Ile-de-France – Ministère le Culture, de la Région Ile-de-France, du Département de la Seine-Saint-Denis
2Conte「Karuta」avec Isabelle Genlis
Conte x musique
Le Karuta est un jeu de carte.
Sur chacune d’elles, sont calligraphiés des wakas, ancêtres du haiku,poèmes courts de l’époque médiévale, inspirés par l’amour et la nature.
Ils sont l’objet de joutes verbales entre joueurs. Le premier choisit uneTorifuda, une carte à jouer, chante le début du poème ou la chanson, et défie
le deuxième de chanter la fin du waka sans attendre…
Jouons à notre tour avec nos règles !
Le public choisit sa Torifuda, la chanteuse chante la chanson poème quiappelle un conte … La conteuse, sans attendre délivre l’histoire.
Parole et musique s’unissent et le voyage commence…
Le défi relevé, une nouvelle carte sera choisie.
Le spectacle:
Créé lors de l’exposition « Le Japon au fil des saisons » du musée Cernuschien 2014, le spectacle se nourrit du terreau fertile de la mère Nature qui n’a cessé de nourrir l’art, de la peinture à la littérature, écrite et orale. Les japonais la vénèrent depuis toujours ; une communication sacrée entre les hommes et l’âme de chaque être.
Les quatre saisons rythment notre chemin avec un arbre qui fleurit hors saison, une carpe qui aspire à voler, un été qui ne finira jamais, une bouilloire qui a peur du feu… la nature délivre ses mystères. Quand le secret est dévoilé, l’histoire est terminée. Mais une autre carte, une autre saison, un autre conte nous attendent.
Les histoires serpentent, s’envolent, galopent d’un paysage à l’autre, les notes s’accordent aux mots, poursuivent les sens. Les compositions au koto, fortes de la tradition musicale japonaise, s’élancent elles aussi dans une exploration joyeuse. Entre jeux rythmiques et mélodies, les cordes sautillent au gré des chants et des ritournelles pour nous entraîner dans les univers festifs et enjoués de ce florilège d’histoires.
Durée : 1h
A partir de 5/6 ans
3Blanche neige au miroir
Théâtre musical
Interprétation & concept original :
Mayu Sato-Brémaud (Flûtes)
Fumie Hihara (Koto&Chant)
Mise en scène : Robert Rizo
Création tout public
Note de mise en scène
Le spectacle se présente comme un conte musical librement adapté de Blanche neige.
La musique mêle les cultures européenne et japonaise. Nous avons souhaité pour ce spectacle musical, créer une adaptation originale et moderne en conservant le caractère merveilleux du conte.
Dans cette version, nous nous sommes concentrés sur la relation conflictuelle entre la reine et Blanche neige, toutefois si la thématique de la jalousie est clairement évoquée, elle est très vite dépassée par l’expression d’un conflit plus profond, celui qui oppose l’adulte à l’enfant.
C’est avec beaucoup d’humour et de fantaisie que les deux musiciennes et comédiennes proposent une nouvelle lecture du célèbre conte des frères Grimm.
Musique
L’opposition entre Blanche Neige et la belle mère est évoquée musicalement par celle de l’occident et du Japon. Ainsi le portrait musical de Blanche neige utilise un célèbre air de J.S.Bach tandis que celui de la belle-mère est de Yatsuhashi Kengyo, considéré comme le « Bach japonais » et dont la mort coïncide avec la naissance de Bach. De même, lorsque la belle-mère demande au miroir qui est la plus belle, elle est accompagnée par une mélodie connue de tous les japonais, « La Mer au printemps » de Michio Miyagi, puis rassurée par la réponse du miroir elle chante sa satisfaction sur l’air de la 1ère Gymnopédie d’Erik Satie, qui est à peu près contemporain de Michio Miyagi. A ce jeu de miroir inversé entre les musiques européenne et japonaise s’ajoute celui de la flûte traversière occidentale en argent et de la flûte japonaise en bambou, le shinobue. Lorsque le miroir répond « C’est vous », il emprunte le son du shinobue puis, lorsqu’il répond « C’est Blanche Neige », il emprunte celui de la flûte traversière. A la fin du spectacle, l’opposition entre la belle-mère et Blanche Neige est dépassée en même temps que les cultures européenne et japonaise se rejoignent en une harmonieuse Voie du Milieu